Un texte signé Elisabeth Leduc, doctorante, Dulbea, ULB, et aspirante FNRS et Ilan Tojerow, professeur d’économie, Dulbea, ULB.

En 2004, la Belgique implémentait le système des titres-services dans le but de : créer un grand nombre d’emplois peu qualifiés de proximité, réduire l’emploi non déclaré dans le secteur des services domestiques, et favoriser un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle au sein de la population. Ce programme a connu un succès fulgurant. Aujourd’hui, plus d’un ménage belge sur 5 fait appel à une aide-ménagère et près de 150 000 personnes – principalement des femmes – travaillent sous ce régime.

Malgré leur succès, les titres-services sont régulièrement critiqués en raison de leur coût budgétaire. Le coût brut du système – c’est-à-dire sans compter la réduction des dépenses en allocations de chômage et les accroissements de recettes d’impôts liés aux emplois titres-services – s’élève à près de 2 milliards d’euros par an. Ce coût élevé provient de l’intervention publique particulièrement importante dans le financement des titres : 70 % de la valeur de chaque chèque est en effet financée par le gouvernement. En pratique, les titres-services constituent le programme d’activation des demandeurs d’emploi le plus important de Belgique ; il est dès lors crucial de déterminer s’ils permettent d’atteindre leurs objectifs.

Dans une étude, le centre de recherche en économie appliquée de l’ULB (Dulbea) démontre que les titres-services ont atteint leur objectif de création d’emplois peu qualifiés en offrant une opportunité d’emploi non délocalisable à des femmes qui auraient autrement été au chômage, inactives ou employées dans le secteur informel.

Référence : Leduc E.&Tojerow I., 2020, Subsidizing Domestic Services as a Tool to Fight Unemployment : Effectiveness and Hidden Costs, IZA Discussion Papers No. 13544

Youtube : Les titres-services en Belgique : système positif ou négatif ?