Stephan K., & Robert P.

Rapport de recherche pour le Centre Bruxellois de la Mode et du Design, 2012

Les secteurs de la mode et du design jouissent d’une grande visibilité au sein du tissu économique de la Région de Bruxelles-Capitale. Les enseignes exclusives de la mode et du design « made in Belgium » prédominent dans de nombreuses rues commerçantes du centre ville, comme la Rue Antoine Dansaert ou la Rue de Flandre. En revanche, la notoriété internationale des grands créateurs belges masque souvent l’étendue de ces secteurs d’activité au-delà des créateurs. En effet, la mode et le design englobent un champ très vaste dans lequel on retrouve entre autres les multinationales du commerce de vêtements comme Hennes & Mauritz ou Levi Strauss – deux entreprises qui emploient à elles seules plus de 2000 salariés en région bruxelloise. Avec plus de 1400 indépendants et artisans, il s’agit également d’un domaine extrêmement propice à l’activité indépendante. Malgré cette visibilité de la mode et du design dans l’espace publique de la RBC, force est de constater que l’impact économique de ces secteurs reste encore largement méconnu. Pour ne citer que les lacunes les plus notoires, avant d’entamer cette étude, les statistiques sectorielles existantes ne fournissaient de renseignements fiables ni sur le nombre d’indépendants, ni sur les résultats financiers des entreprises de la mode et du design. Par ailleurs, aucune étude ne s’est attelée à l’évaluation de l’impact indirect que ces secteurs exercent sur d’autres secteurs de l’économie bruxelloise. L’incapacité des statistiques sectorielles de rendre compte de l’impact économique de la mode et du design est due à plusieurs facteurs. Le plus important parmi ces derniers réside sans doute dans le caractère polymorphe et extrêmement dynamique des secteurs en question. Comment compter le nombre d’entreprises d’une activité qui change de contenu au fil des années? Comment définir les frontières statistiques d’une catégorie aussi opaque que le design? Ce problème est aggravé par la nature forcément rigide des nomenclatures sur lesquelles repose toute mesure statistique. Le souci de s’assurer de la comparabilité dans le temps de ses catégories implique que les nomenclatures des professions ou des secteurs ne sont pas toujours capables de produire une image adéquate d’une branche économique dans laquelle émergent sans cesse de nouveaux métiers et de nouveaux domaines d’activités.